En Islande, une loi interdit de construire des routes droites sur de longues distances, afin de préserver les habitats d’elfes et d’éviter des phénomènes géologiques imprévisibles. Pourtant, le tracé anarchique des axes routiers n’a jamais freiné l’accès à des sites naturels classés parmi les plus isolés d’Europe.
Le territoire ne compte que 370 000 habitants, mais accueille chaque année plus de deux millions de visiteurs, attirés par une diversité de reliefs qui contraste avec la superficie limitée de l’île. Les itinéraires traversent des zones protégées, des terres privées et des sites inscrits au patrimoine mondial.
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Islande, terre de contrastes : entre glaciers, volcans et légendes
Sur cette île posée à la frontière du cercle polaire, la nature ne s’efface jamais. Elle s’impose, indomptable, entre coulées de lave noire, tapis de mousse et glaciers qui paraissent éternels. L’Islande cultive le paradoxe : là où le Vatnajökull, géant de glace européen, s’étend, les volcans s’éveillent, à l’image de l’Eyjafjallajökull, dont l’éruption a bouleversé le trafic aérien mondial en 2010. Emprunter la route de Reykjavik vers le sud, c’est découvrir à chaque détour un décor renouvelé, où la glace, la roche brute et la vapeur s’entremêlent.
Ici, les paysages ne cessent de se transformer sous l’impulsion des forces souterraines. Les habitants, discrets mais solidement ancrés, ont bâti leur quotidien en dialogue permanent avec ces éléments imprévisibles. Les sources chaudes, omniprésentes, servent de refuges naturels depuis des siècles et rappellent l’énergie qui palpite sous la croûte terrestre.
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Les légendes ne sont jamais loin. Les anciennes sagas, pierres angulaires de l’histoire islandaise, peuplent l’île d’êtres fantastiques, de héros et d’esprits invisibles, accordant à chaque montagne, à chaque vallée, une existence propre. La tradition orale se transmet, tissant un lien entre territoire et mémoire collective.
Voici deux exemples parmi les sites qui incarnent cette identité singulière :
- Le parc national de Thingvellir, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, évoque autant le passé politique du pays que la lente dérive des continents.
- L’activité volcanique façonne des panoramas où la lumière nordique sublime la rudesse des reliefs, offrant aux voyageurs une expérience à nulle autre pareille.
Quels sont les paysages emblématiques à ne pas manquer ?
Longer la route circulaire, c’est s’offrir un défilé de paysages grandioses. Le parcours du cercle d’or concentre trois étapes incontournables : le parc national Thingvellir, creuset d’histoire et de géologie, la cascade tonitruante Gullfoss et la zone géothermique de Geysir où l’eau jaillit, brûlante, du sol. Thingvellir, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, présente des failles spectaculaires, témoins de la séparation des plaques eurasienne et nord-américaine.
À l’est, le parc national Vatnajökull s’impose par sa puissance. Les glaciers y dessinent d’immenses langues de glace qui descendent jusqu’aux plaines. La lagune glaciaire Jökulsárlón capte tous les regards : des icebergs y dérivent lentement vers la mer, croisant parfois le vol vif des sternes arctiques. Non loin, la plage de sable noir Reynisfjara fascine par ses colonnes de basalte qui affrontent sans relâche les vagues de l’Atlantique Nord.
Au nord, la région du lac Mývatn propose une mosaïque de cratères, de champs fumerolliens et de coulées de lave. Les passionnés d’oiseaux viennent y observer des espèces rares de canards qui trouvent refuge dans cette réserve naturelle, unique au monde. Sur la péninsule Snaefellsnes, surnommée « l’Islande en miniature », volcans, falaises abruptes, plages dorées et villages de pêcheurs se concentrent dans un espace restreint. Par temps dégagé, le Snaefellsjökull domine l’horizon, silhouette glacée veillant sur un champ de lave.
Trésors cachés : lieux secrets et merveilles moins connues
Quitter les grands axes, c’est entrer dans le domaine des trésors cachés. L’hiver, les grottes de glace se forment dans les profondeurs des glaciers. À Vatnajökull, les guides locaux attendent la formation de ces cavités translucides pour y conduire les rares visiteurs. La lumière, filtrée par la glace bleue, crée un spectacle presque irréel. Sous la surface, les grottes de lave comme Víðgelmir serpentent dans la pénombre, témoignages silencieux de l’activité volcanique qui façonne l’île.
Certaines sources chaudes se cachent loin des sentiers touristiques. Loin de l’agitation du Blue Lagoon, les bassins naturels de Hveravellir ou les eaux de Reykjadalur, accessibles après une marche à travers les fumerolles, offrent des moments suspendus dans la nature brute. Ceux qui cherchent le calme optent pour des hébergements familiaux isolés, où l’on s’endort au rythme du vent et de la pluie, loin de toute agitation.
Pour les adeptes de randonnée sur glacier, la région de Skaftafell propose des chemins peu fréquentés, serpentant entre moraines, chutes d’eau discrètes et points de vue vertigineux. S’aventurer hors des itinéraires balisés, c’est découvrir une Islande authentique, où chaque fissure, chaque crête, chaque brume matinale révèle une facette inédite du pays.
Conseils pratiques pour explorer la nature islandaise en toute sérénité
La nature islandaise ne se laisse pas apprivoiser à la légère. Caprices météorologiques, pistes accidentées et isolement de certains sites imposent prudence et préparation. Pour parcourir la terre de glace et de feu en toute tranquillité, il est préférable de choisir un véhicule adapté, équipé pour affronter les routes et les saisons. Sur la route circulaire, il est indispensable de consulter régulièrement les bulletins météo et les conditions de circulation sur les sites officiels.
Pour admirer les aurores boréales, il faut s’éloigner des lumières urbaines. La période idéale se concentre entre septembre et avril, lors des nuits dégagées. Les applications et prévisions locales, accessibles en temps réel, permettent d’optimiser l’observation de ce phénomène. Un trépied et des vêtements très chauds ne sont pas superflus : les vents des plaines du sud ou de la lagune glaciaire Jökulsárlón mettent les visiteurs à l’épreuve.
L’eau des rivières, pure et fraîche, se boit sans crainte. Prendre une gourde réutilisable devient un réflexe : qu’il s’agisse de sources chaudes ou de torrents glaciaires, l’Islande valorise la simplicité. Lors des randonnées, il convient de rester sur les sentiers indiqués et de respecter la signalisation, en particulier dans les zones de faune protégée. Les macareux, phoques et autres espèces sauvages exigent respect et discrétion.
Voici quelques recommandations à garder en tête pour organiser son séjour :
- Pensez à réserver chaque nuit d’hôtel ou de refuge à l’avance, surtout au printemps et en été, car l’offre se concentre sur les axes principaux et se remplit très vite.
- Faire confiance aux guides locaux, véritables experts du terrain, permet de vivre des expériences enrichissantes, que ce soit lors d’observations de baleines ou de découvertes de grottes méconnues.
L’Islande ne se livre jamais tout à fait au premier regard. C’est dans le silence d’une vallée oubliée, au détour d’une piste battue par le vent, ou face à la lumière rasante d’un matin sans fin, que la magie opère vraiment.